L’Ère Agentique Nécessite un Réseau

L'IA fait son entrée sur le parquet de trading. Non pas en tant que logiciel, mais en tant qu’acteur. Les agents n’analysent pas seulement les marchés, ils concluent des accords, fixent les conditions et déplacent des capitaux sur des rails décentralisés où le règlement est définitif. Pour les desks institutionnels en cryptomonnaies, cela signifie des transactions plus rapides, de meilleurs produits et des expositions entièrement nouvelles.

Imaginez maintenant deux agents négociant un contrat dérivé mais enregistrant des chiffres différents. L'un comptabilise 100 millions de dollars, l'autre 120 millions de dollars. Qui est responsable lorsque cet écart déclenche des défaillances ou des enquêtes ? Ce n'est pas de la théorie, c'est la réalité de l'ère agentique. L'IA apprend, négocie et agit au sein des systèmes financiers où même de petites divergences peuvent engendrer un risque systémique.

Mais il existe un problème croissant : les agents pourraient agir sur des données fausses ou non vérifiables avec de réelles conséquences. Un Système d'IA utilisé par le fournisseur national de soins de santé du Royaume-Uni a mal diagnostiqué un patient, citant un fictif « Health Hospital » avec un faux code postal. Alors que nous dépassons l'automatisation basique, nous avons besoin de systèmes fondés sur la vérifiabilité et la responsabilité. Tout comme le web a eu besoin du HTTPS, le web agentique nécessite un réseau de confiance.

Sans une mémoire partagée (également appelée grand livre), les agents divergent. Les enregistrements conflictuels créent des défaillances. Sans pistes d'audit, ils deviennent opaques, non responsables, non fiables et par conséquent inadaptés à un usage en entreprise.

Ce n’est pas un scénario lointain. Le déficit d’infrastructure existe déjà. Pour naviguer dans l’ère agentique, nous avons besoin d’une base construite sur trois couches principales :

• Infrastructure décentralisée : Élimine les points uniques de contrôle, garantissant la résilience, la scalabilité mais surtout la durabilité, sans dépendre exclusivement d'entités privées uniques pour gérer l'ensemble de la chaîne.
• Une couche de confiance : Intègre la vérifiabilité, l'identité et le consensus au niveau du protocole, permettant des transactions fiables à travers les juridictions et les systèmes.
• Agents d'IA vérifiés et fiables : Renforce la provenance, les attestations et la responsabilité, garantissant que les systèmes demeurent auditable et permettant à ces agents d’agir en notre nom.

Les réseaux décentralisés doivent ancrer cette pile. Les agents ont besoin de systèmes suffisamment rapides pour gérer des milliers de transactions par seconde, de cadres d'identité fonctionnant au-delà des frontières et d'une logique leur permettant de collaborer et de travailler ensemble, et non simplement d'échanger des données.

Pour opérer dans des environnements partagés, les agents ont besoin de trois choses :

1. Consensus (s’accorder sur ce qui s’est réellement passé)
2. Origine (identifier qui l’a initié ou influencé et qui l’a approuvé)
3. Auditabilité (suivre chaque étape avec facilité)

Sans ceux-ci, les agents peuvent se comporter de manière imprévisible à travers des systèmes déconnectés. Et puisque qu’ils sont toujours actifs, ils doivent être durables et conçus pour être fiables.

Pour relever ce défi, les entreprises doivent s’appuyer sur des systèmes transparents, auditable et résilients. Les décideurs politiques doivent soutenir les réseaux open source en tant que colonne vertébrale de l’IA de confiance. Et les leaders et acteurs de l’écosystème doivent intégrer la confiance dès la conception, et non l’ajouter ultérieurement.

L’ère agentique ne sera pas seulement automatisée. Elle sera négociée, composable, responsable… et digne de confiance, si nous choisissons de la construire ainsi.