Tether stoppe son mining de bitcoin en Uruguay : un projet à 500 M$ rattrapé par l’énergie
Tether vient d’annoncer l’arrêt de ses opérations de mining de bitcoin en Uruguay. Cela intervient moins de deux ans après avoir présenté le pays comme vitrine d’un mining « vert ». Le projet se termine sur un conflit de factures avec l’opérateur public UTE, une coupure de courant et une vague de licenciements. L’épisode illustre à quel point le mining industriel reste suspendu au prix du kilowatt-heure et à la stabilité politique locale. Pour Tether, qui voulait faire de l’Uruguay la première pierre d’un vaste programme « Tether Energy », le revers est symbolique.
Un projet « vert » rattrapé par la facture d’électricité
Au lancement, Tether avait vendu l’Uruguay comme un terrain de jeu idéal. Le pays produit l’essentiel de son électricité à partir de l’hydroélectrique, de l’éolien et du solaire. La communication officielle insistait sur un mining aligné avec la transition énergétique locale, censé convertir un surplus d’électricité verte en sécurité pour le réseau Bitcoin.
La réalité s’est avérée plus rude. Au fil des mois, les factures d’électricité se sont accumulées. L’opérateur UTE a réclamé plusieurs millions de dollars d’arriérés, puis aurait fini par couper l’accès au réseau d’une partie du site.
Incapable de trouver un accord durable sur les tarifs, Tether a choisi de mettre un terme au projet. Une trentaine de salariés locaux sur une quarantaine ont été licenciés, malgré des montants déjà investis évalués à plus de cent millions de dollars.
Un cas d’école sur la fragilité du mining industriel
Cet épisode rappelle que le mining reste un métier d’équilibriste. Même lorsque l’électricité provient de sources renouvelables, le coût final dépend de décisions politiques, de contrats avec des utilities publiques et parfois de tensions sociales. Dès que les tarifs montent ou que les subventions se renégocient, la rentabilité des fermes est alors en jeu.
L’Amérique latine continue pourtant d’attirer les mineurs, du Paraguay à El Salvador, à coup de discours pro-bitcoin et de tarifs préférentiels. Toutefois, le cas uruguayen montre que ces promesses ne suffisent pas si le cadre contractuel n’est pas verrouillé sur plusieurs années.
Tether a déjà laissé entendre qu’il privilégierait désormais des pays jugés plus prévisibles sur le plan réglementaire, quitte à renoncer à certains marchés emblématiques.
Pour le réseau Bitcoin lui-même, la fermeture d’une ferme, même bien financée, ne change pas la donne de manière spectaculaire. Le hashrate se déplace vers d’autres juridictions, comme après l’interdiction du mining en Chine. Cependant, chaque épisode de ce type renforce l’idée que le modèle actuel repose sur une course permanente vers l’énergie la moins chère.
Bitcoin Hyper : une autre façon de penser la scalabilité autour de Bitcoin
Une partie de l’écosystème regarde ailleurs que vers toujours plus de machines. Bitcoin Hyper défend cette logique : utiliser une couche 2 pour fluidifier l’usage du bitcoin, sans modifier la couche de base.
Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.
Le protocole s’appuie sur une architecture proche de la Solana Virtual Machine pour gérer un grand nombre d’opérations. Son jeton HYPER sert à payer les frais, sécuriser la couche 2 et participer à la gouvernance. Bitcoin Hyper ne remplace pas le mining, mais il en change l’équation. Au lieu de pousser sans cesse la puissance de calcul, il cherche surtout à mieux utiliser l’espace disponible sur Bitcoin.
À la sortie de l’épisode uruguayen, le message est donc double. Pour les mineurs, la taille et le discours « vert » ne suffisent pas si l’économie du site ne tient pas dans la durée. Pour les développeurs, chaque crise énergétique rappelle qu’il existe une autre voie pour accompagner la croissance de l’écosystème Bitcoin. Celle de solutions de scalabilité pensées en complément du protocole, pas uniquement au rythme des mégawatts disponibles.
Les informations présentées dans cet article ne constituent en aucun cas un conseil en investissement. Elles sont fournies à des fins exclusivement informatives. Le marché des crypto-actifs demeure hautement volatil et comporte des risques significatifs de pertes. Il est recommandé aux lecteurs de n’investir que les montants qu’ils peuvent se permettre de perdre, et de procéder à leurs propres recherches avant toute prise de position sur les marchés.
Pour aller plus loin sur le sujet :
- Les mineurs Bitcoin paniquent, le marché spot se réveille : un rallye BTC inattendu en vue ?
- Chine : le mining Bitcoin repart malgré l’interdiction de 2021
- Japon : le mining Bitcoin branché au réseau électrique
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