Gemini décroche sa licence MiCA à Malte pour le marché européen

Gemini franchit une nouvelle étape dans son expansion européenne. La plateforme détenue par les frères Winklevoss a obtenu une licence MiCA délivrée par la Malta Financial Services Authority (MFSA). Avec cette autorisation, l’exchange rejoint un cercle restreint de cinq acteurs déjà certifiés en Europe, aux côtés de Bitpanda, Crypto.com, OKX et ZBX.
MiCA, un sésame incontournable
Cette approbation n’est pas anodine. Elle permettra à Gemini d’offrir ses services régulés dans plus de 30 pays européens, consolidant sa présence dans une région qui a pris une avance significative en matière de réglementation crypto.

Pour Gemini, cette licence marque un tournant. L’exchange insiste sur l’importance de la clarté réglementaire pour accélérer l’adoption des cryptomonnaies. Selon son communiqué, MiCA représente désormais un cadre solide et prévisible, un avantage que l’Europe affiche fièrement face aux États-Unis, encore hésitants sur leur approche.
Le timing est particulier. Quelques jours avant cette annonce, Gemini avait déposé une demande de cotation au Nasdaq sous le ticker GEMI. En combinant percée réglementaire en Europe et visibilité accrue aux États-Unis, la plateforme dessine une stratégie globale.
Une offensive élargie : produits et innovations
L’obtention de la licence MiCA s’ajoute à une autre autorisation déjà acquise en mai : une licence MiFID II. Celle-ci permet à Gemini de proposer des dérivés en Europe. L’exchange ne se limite pas au spot trading. Il cherche à couvrir tout le spectre des instruments numériques, du cash-settled aux actifs tokenisés.
Fin juin, Gemini a d’ailleurs lancé en Europe une offre d’actions sur la blockchain Arbitrum. Les utilisateurs peuvent ainsi négocier des actions tokenisées, comme celles de MicroStrategy (MSTR), 24 heures sur 24. Cette initiative le place dans la course aux nouvelles formes de marchés, où Kraken et Robinhood ont eux aussi accéléré.
Malte, nouveau pôle réglementaire
Le choix de Malte est révélateur. L’île méditerranéenne s’est positionnée comme l’un des pays pilotes de MiCA. En délivrant seulement cinq licences, la MFSA envoie un signal : la conformité se mérite.

Certes, l’autorité a récemment été critiquée par l’ESMA pour des manquements dans son processus d’approbation, mais elle a assuré que les licences déjà délivrées n’étaient pas menacées.
Dans ce contexte, le feu vert accordé à Gemini prend encore plus de poids. Il montre que la plateforme a passé avec succès des critères de conformité rigoureux.
Une position de force dans un marché en recomposition
Gemini mise clairement sur l’Europe pour compenser un environnement américain plus hostile. En sécurisant sa licence MiCA, l’exchange se positionne en acteur institutionnel crédible, capable de séduire autant les particuliers que les grands investisseurs.
La stratégie est cohérente. En combinant cadre réglementaire clair, innovation sur les produits et visibilité via une future cotation boursière, Gemini tente de se démarquer dans un secteur où la confiance est devenue un facteur décisif.
Gemini entre déclaration politique et stratégique
Avec sa licence MiCA, Gemini ne fait pas qu’obtenir un sésame administratif. La plateforme envoie un signal fort et l’Europe est désormais au cœur de sa stratégie d’expansion.
Dans un marché encore fragile, ce type de positionnement peut faire la différence. Car au-delà des volumes et des produits, ce sont la régulation et la confiance qui dicteront les prochaines batailles de l’industrie crypto.
Source : Malta Financial Services Authority
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